Tout savoir sur l'Estimation d'un bronze de Bernar Venet (Guide Complet 2025)
Vous souhaitez tout connaître de l’estimation d’une œuvre de Bernar Venet ?
Rédigé par les commissaires-priseurs d’ArtFlow Enchères, cet article vous présente de manière conrète les éléments essentiels pour évaluer une œuvre de ce représentant majeur de l’art conceptuel.
Bernar Venet est célèbre pour ses arcs monumentaux en acier, installés dans le monde entier. Pourtant le reste de la vaste carrière de cet artiste protéiforme demeure plus secrète. Si Bernar Venet rejoint d’abord l’École de Nice, il rejoint ensuite New York où il s’impose comme l’une des figures de proue de l’art conceptuel et minimaliste à la fin des années 1960, aux côtés de Donald Judd, On Kawara, Sol LeWitt ou Robert Morris.
Si vous possédez une œuvre signée Bernar Venet, plusieurs critères influencent directement sa valeur : medium, format, période de création ou encore provenance et état de conservation.
Chez ArtFlow Enchères, nos commissaires-priseurs réalisent des expertises gratuites, confidentielles et sans engagement afin de vous accompagner dans l’estimation de vos œuvres.
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Qui est Bernar Venet ?
Bernar Venet naît en 1941 à Château-Arnoux-Saint-Auban. À la fin des années 1950, il s’installe à Nice où se lie avec le futur groupe de l’École de Nice dont Arman, Martial Raysse et Ben et débute sa réflexion sur l’œuvre et sur le rôle même de l’artiste.
Une de ses premières œuvres, Tas de charbon (1963) – inspirée de l’observation d’une coulée de goudron sur une falaise – marque déjà la radicalité assumée de son travail. Composée d’un tas de charbon, simplement déversé, l’œuvre s’organise d’elle-même et libère la sculpture des conventions imposées par la main de l’artiste. Suivant ce précepte, il réalise des Goudrons sur papier puis sur toile, des performances, une pièce sonore intitulée Gravier Goudron (1961) ou encore une série de photographies intitulée Macadam Noir. Son travail s’articule autour du “principe d’équivalence”, c’est-à-dire de la possibilité de transmettre un même contenu à travers des médiums différents.
En 1966, sur les conseils d’Arman, Venet s’installe à New York, où il rencontre les plus grands représentants du minimalisme et de l’art conceptuel, notamment Donald Judd, Carl Andre, Sol LeWitt et Dan Flavin. Cette période décisive l’amène à élaborer un programme sur quatre ans, au terme duquel il compte arrêter toute production artistique. Ses recherches l’amènent à la création des Tubes, cylindres en acier régis par la gravité et leur forme sans sublimation externe, seulement accompagnés de leur dessin industriel. Sa recherche conceptuelle se poursuit avec des copies de plans techniques, d’équations, de cartes météorologiques, de relevés boursiers sur papier et sur toile et de performances données par des scientifiques. Son objectif est d’exclure toute subjectivité de l’œuvre et surinterprétation possible. En 1971, il qualifie cette période de “monosémique” – suivant le vocabulaire du sémiologue Jacques Bertin – à savoir, des œuvres qui doivent être lues de manière littérale, sans laisser place à aucun autre degré de lecture.
Fidèle à son programme, il cesse toute activité artistique en 1971, considérant avoir atteint le terme de ses recherches conceptuelles. La même année, il bénéficie d’une rétrospective au New York Cultural Center, The Five Years of Bernar Venet, à seulement vingt-neuf ans. Durant cette période, Bernar Venet continue de théoriser ses recherches et enseigne dans de nombreuses universités, dont la Sorbonne. Il s’applique à expliquer son œuvre conceptuelle pour rectifier certaines critiques d’art qu’il juge erronées.
En 1976, il reprend sa création artistique et débute sa série de peintures d’angles et d’arcs, précisant leurs mesures exactes, de manière scientifique. Chaque œuvre correspond à des règles mathématiques soigneusement étudiées. En 1979, il introduit une part de hasard à ses recherches, avec ses Lignes indéterminées, tracés libres qui échappent à la détermination mathématique. S’ensuivent Surfaces indéterminées puis Gribs (pour gribouillages). Ces réalisations sont ensuite réalisées en acier corten. Les arcs et lignes libres, les amas de poutrelles juxtaposées ou éclatés deviennent dès lors caractéristiques du langage de l’artiste. Venet l’explique ainsi :
“J’ai fait un premier tableau, un triangle tout blanc, à la base duquel j’avais tracé l’angle, en indiquant le nombre de degrés. D’autres avec des arcs. Je ne savais pas où j’allais. C’est comme ça que j’ai recommencé. D’abord sur toile, avant de me rendre compte que je pouvais m’en passer et ne garder que le sujet principal, c’est-à-dire l’angle, ou l’arc.”.
Ses œuvres monumentales investissent dès lors l’espace public de manière éphémère ou pérenne : Paris, Berlin, New York, Auckland… En parallèle de ces commandes publiques, les années 2000 marquent l’introduction de la couleur avec la série d’Équations majeures et celle des Saturations.
En parallèle, Venet achève un projet personnel majeur en transformant un moulin du XVe siècle, acquis en 1989, au Muy dans le Var, en espace artistique total. En 2014, après vingt-cinq années de travaux, est inaugurée la Venet Foundation. Œuvre d’art totale, la fondation accueille les travaux de Venet, une bibliothèque et des archives, ainsi que la collection personnelle de l’artiste réunissant des œuvres de Donald Judd, Dan Flavin, Carl Andre ou encore Sol LeWitt. Chaque été, la fondation ouvre ses portes au public et propose des expositions temporaires.
Les œuvres de Bernar Venet ont, quant à elles, rejoint les plus grands musées internationaux (MoMA, Centre Pompidou, Guggenheim) et de nombreuses collections privées.
Quelles sont les thématiques abordées par Bernar Venet ?
Chez Bernar Venet, la création se base sur une solide recherche scientifique. Ses réalisations ne cherchent pas à figurer une interprétation personnelle mais à donner corps à des formes élémentaires construites à partir de gestes de torsion, de pliage ou d’empilement, qui font de l’acier la matière première de son langage sculptural.
Cette approche s’inscrit dans la continuité de ses explorations antérieures, où il a multiplié les approches et les techniques — peintures industrielles et goudron, performances, dessins industriels et scientifiques, photos et films — afin de démontrer la possibilité d’exprimer une même idée à travers des médiums différents.
Pour ses Arcs et Lignes, Venet privilégie l’acier corten, matériau industriel qu’il détourne en élément artistique. C’est en Hongrie, dans l’usine de Nagykörös, qu’il réalise ses pièces majeures. Une équipe dédiée travaille l’acier, au départ en forme de poutrelles de métal brut, pour le tordre jusqu’à la forme souhaitée. La forme nouvelle est ensuite meulée, nettoyée, sablée et poncée avant d’être acheminée jusqu’au site de l’exposition. Bernar Venet souligne lui-même l’intérêt de ce matériau : “Ce n’est pas tant la rouille que l’acier qui compte. Celui que j’utilise, l’acier corten, reçoit au cours de son laminage une certaine quantité de chrome, de nickel et de cuivre. De ce fait, sa rouille est d’une belle couleur rougeâtre qui contraste parfaitement avec un environnement”
Comment estimer une œuvre de Bernar Venet ?
Le marché de Bernar Venet est international et actif, en particulier en France et aux États-Unis. Les collectionneurs privilégient ses grands Arcs et Lignes indéterminées en acier corten, en particulier les pièces uniques, les séries numérotées et celles produites entre les années 1980 et 2000.
D’autres critères sont également pris en compte dans l’estimation d’une oeuvre de Bernar Venet : dimensions, provenance, état de conservation, taille et medium…
Estimation d’un dessin, estampe ou œuvre sur papier de Bernar Venet
Les dessins de Venet, souvent au crayon gras et/ou collage, se vendent en moyenne entre 1 000 et 5 000 euros pour les plus petits formats (équations, petites lignes, petites esquisses) et environ 10 000 euros pour les moyens formats (lignes indéterminées ou droites, œuvres récentes). Les Arcs, très recherchés, se vendent entre 20 000 à 50 000 euros.
Les petites estampes de Venet s’adjugent entre 200 et 800 euros, notamment les séries d’équations.
Les sérigraphies, lithographies et héliogravures de Venet représentant des Arcs s’adjugent quant à elles entre 1 000 et 3 000 euros.
Estimation d’une sculpture de Bernar Venet
Des éditions limitées en acier ou bronze, en petit format, se vendent généralement 10 000 à 15 000 €.
Les sculptures de Bernar Venet de moyens formats sont estimées entre 20 000 et 60 000 euros.
Enfin, les grandes sculptures, de plus d’un mètre, en particulier les Arcs, s’estiment en moyenne entre 100 000 et 150 000 euros.
Ces estimations varient selon le sujet, le nombre d’édition et l’année de création.
Estimation d’une peinture de Bernar Venet
Les peintures de petits formats et sujets plus abstraits ou mathématiques se vendent en moyenne entre 500 et 5 000 euros.
Les reliefs cartons des années 1960 et les arcs sont les sujets les plus prisés des collectionneurs. Ils sont estimés entre 15 000 et 50 000 euros.
Estimation d’autres typologies d’oeuvres de Bernar Venet
La diversité de l’œuvre de Venet offre une multitude de médiums présentés aux enchères.
Des vases, miroirs, bougeoirs et autres objets de décoration ainsi que des photographies par Bernar Venet s’adjugent entre quelques centaines et quelques milliers d’euros.
Bernar Venet a également créé du mobilier, estimé en moyenne entre 5 000 et 20 000 euros.
En résumé, le marché des oeuvres de Bernar Venet est porteur, et ses oeuvres les plus prisées dépassent aisément la centaine de milliers d’euros, tandis que les formats plus confidentiels ou multiples trouvent preneur entre 100 et 5000€.
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Comment reconnaître la signature de Bernar Venet ?
Les sculptures de Venet sont généralement signées de son nom “B. Venet” ou “Venet”, ses initiales, parfois accompagnées de la date de création et du titre de la sculpture.
Pour les éditions limitées, un numéro d’édition est indiqué. Les éditions en bronze peuvent également porter le cachet du fondeur.
Pour les dessins et estampes, la signature au crayon “B.Venet” ou “Bernar Venet” est généralement apposée, parfois suivie de l’année de création et, le cas échéant, de la numérotation de l’œuvre.
Des factures de galerie ou de maison de vente, sa présence dans des expositions, ou toute information sur la provenance de l’œuvre peut également aider à infirmer ou confirmer son authenticité.
Le saviez-vous ?
En 1967, Christo présente Bernar Venet à Marcel Duchamp, précurseur du ready-made. Venet se remémore cette rencontre :
J’avais 26 ans, et c’était un mythe vivant. Il est assis dans son fauteuil, à fumer son cigare. Je lui montre des photos des œuvres, il apprécie, et me demande pourquoi je fais ça. Quand je lui ai expliqué que j’avais exposé un enregistrement de la conférence d’un physicien, il me dit : ‘‘ Mais alors, vous vendez du vent ?’’. Sur le moment, je n’ai pas pris ça pour un compliment. Mais il sourit, prend un crayon, et écrit sur son journal : ‘‘ La vente du vent est l’event de Venet ’’.
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