Tout savoir sur l'Estimation d'une oeuvre de Max Ernst (Guide Complet 2025)
Vous êtes curieux de tout connaître de l’estimation d’une œuvre de Max Ernst ?
Cet article, rédigé par les commissaires-priseurs ArtFlow Enchères, vous présente les éléments essentiels pour reconnaître et expertiser une œuvre de cet artiste majeur du XXe siècle.
L’univers poétique et mystérieux de Max Ernst ne cesse d’interroger et d’émerveiller. Peintre, sculpteur, dessinateur, les multiples facettes du corpus de l’artiste passionnent les collectionneurs et les ventes aux enchères. Grand nom de l’histoire de l’art moderne, les œuvres de Max Ernst sont exposées dans les plus grandes collections privées et muséales.
Si vous possédez une œuvre signée Max Ernst, il est important de connaître les critères qui peuvent influencer sa valeur : technique, dimensions, édition (pièce unique ou tirage limité), provenance ou encore état de conservation.
Chez ArtFlow Enchères, nos commissaires-priseurs proposent des expertises gratuites, confidentielles et sans engagement pour vous accompagner dans l’estimation de vos œuvres.
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Qui est Max Ernst ?
Max Ernst naît en 1891 à Brühl, près de Cologne, en Allemagne. Sa jeunesse au contact de la nature et des forêts de Rhénanie constitue une grande source d’inspiration de ses œuvres futures. L’exploration de la forêt est pour lui cathartique, “un plaisir immense mêlé à une sensation d’oppression […] Dedans et dehors, libre et prisonnier, tout à la fois” (in John Russell, The Essential Max Ernst, Londres, 1972, p. 36).
Après de brèves études de philosophie à l’université de Bonn, il entre à l’Académie des Beaux-Arts de Cologne, où il se forme à la peinture et à la gravure.
Dès 1911, il fréquente puis expose en 1913 auprès des membres du Blaue Reiter, dont font partie Vassily Kandinsky et Gabriele Münter. Cette même année, il s’installe à Paris à Montparnasse où il côtoie notamment Guillaume Apollinaire et Robert Delaunay.
Après la Première Guerre mondiale, Max Ernst, marqué par son expérience sur le front, rejoint le mouvement Dada, qui rejette la logique et les valeurs traditionnelles d’un monde devenu absurde. Avec Jean Arp et Johannes Theodor Baargeld, il fonde à Cologne le collectif Zentrale W/3 — à savoir 3 Weststupieden soit Les trois stupides de l’Ouest. Ensemble, ils lancent le groupe Dada de Cologne et organisent en 1920 une exposition dans une brasserie locale. Les visiteurs y découvrent des œuvres provocantes, comme les collages FaTaGaGa (« FAbrication de TAbleaux GArantis GAzométriques »), réalisés par Arp et Ernst. L’exposition sera rapidement fermée pour cause d’obscénité.
Ernst poursuit cette remise en question de la société et de l’art traditionnel avec le mouvement surréaliste, qu’il découvre grâce à Paul Éluard et André Breton lors de la première exposition du mouvement en 1921. Installé dès 1922 chez le couple Éluard, il participe activement aux cercles surréalistes, forgeant de nombreux liens artistiques et affectifs, dans un contexte foisonnant et parfois tumultueux. Ses voyages, notamment en Asie du Sud-Est en 1924, enrichissent son imaginaire et sa sensibilité aux formes organiques, tandis que ses expériences intimes et amoureuses, notamment avec le couple Éluard, Meret Oppenheim et Léonora Carrington, nourrissent l’intensité émotionnelle et créative de ses œuvres.
Le travail de Max Ernst interroge sur l’inconscient et l’irrationnel, sur les tensions entre réalité et imagination. Pour cela il crée des collages, des grattages ou frottages, où l’inconscient et le hasard prédominent.
Ses œuvres s’animent de forêts mystérieuses, souvent traversées par un astre étincelant. S’y retrouve aussi des fleurs-coquillages aux formes étranges, ainsi que des monstres annonçant un danger imminent, notamment dans L’Ange du foyer (1937). Ernst représente également des oiseaux aux formes sinueuses fantastiques, parfois menaçantes, par exemple dans Les Barbares (1937). Son alter ego pictural, Loplop, prend également la forme d’une tête d’oiseau. Le corps de Loplop change tour à tour en créature animale ou en objet, devenant parfois un véritable chevalet, lui-même créateur de nouvelles images.
En 1939, Max Ernst est arrêté comme « étranger ennemi » et interné au camp des Milles par les autorités françaises, étant entré illégalement en France avec un faux passeport au nom de Gondolier. Grâce à l’intervention de Paul Éluard, puis à l’aide du journaliste Varian Fry et de celle qui deviendra sa seconde épouse, Peggy Guggenheim, il parvient finalement à fuir la France. Il rejoint alors New York, où il retrouve d’autres artistes en exil, notamment Marcel Duchamp et André Breton.
Dans cette nouvelle ville, Max Ernst explore de nouvelles techniques et ouvre la voie à l’expressionnisme abstrait américain. En effet, dès 1942, Ernst expérimente une méthode inédite en laissant s’écouler de la peinture d’un récipient suspendu au-dessus de la toile. Cette technique sera popularisée quelques années plus tard sous le nom de dripping par Jackson Pollock.
En 1943 Max Ernst séjourne en Arizona où il découvre la civilisation des Indiens Hopi et fait la connaissance de Dorothea Tanning, peintre et écrivaine, qu’il épouse en 1946. Ensemble, ils s’installent à Sedona en Arizona dans une maison qu’il construit lui-même. À l’été 1947, Max Ernst y crée Capricorne, sa sculpture la plus ambitieuse, conçue pour dialoguer avec les paysages de Sedona, bravant les montagnes en sentinelle protectrice.
Naturalisé américain en 1948 puis français en 1958, Ernst revient en Europe au début des années 1950, pour s’installer en Touraine à Huismes. Il y peint sa célèbre toile Le jardin de la France (1962) qui représente un corps de femme dissimulée entre la Loire et l’Indre.
Sa reconnaissance internationale est confirmée en 1954 lorsqu’il remporte le Grand Prix de la Biennale de Venise, suivie en 1959 d’une rétrospective au Musée d’Art Moderne de Paris.
En 1965 le couple Ernst-Tanning s’installe dans le Var à Seillans dans le Var où l’artiste continue de créer jusqu’à son décès en 1976.
L’influence d’Ernst sur ses contemporains et son héritage exceptionnel témoigne d’un esprit cosmopolite et créatif en perpétuelle exploitation. De Cologne à Paris, de New York à l’Arizona, Ernst n’a cessé de réinventer son art et d’en repousser les frontières esthétiques.
Quelles sont les techniques utilisées par Max Ernst ?
Créateur inépuisable, Max Ernst n’a cessé d’explorer de nouvelles techniques pour faire émerger des images issues du hasard et de l’inconscient. Cette quête l’a conduit à inventer des procédés singuliers — frottage, grattage, collage, dripping — au service d’un imaginaire peuplé de forêts énigmatiques, de créatures fantastiques, de fleurs-coquillages, de barbares et monstres ou encore de ses emblématiques oiseaux, figures totémiques souvent autobiographiques.
Utilisation de la technique du frottage par Max Ernst
Max Ernst découvre le frottage en 1925 en passant une mine de crayon sur une feuille posée sur une surface texturée. Il crée alors une image, construite à partir des motifs révélés lors du frottage. D’abord réalisée sur papier, il applique progressivement cette technique à la toile. Cette intervention du hasard rapproche cette technique de l’écriture automatique et des cadavres exquis de ses amis surréalistes.
Utilisation de la technique du grattage par Max Ernst
Découlant du frottage, le grattage consiste à poser une toile sur des objets en relief (bois, cordes, verre texturé) avant de la recouvrir de peinture. Dans un deuxième temps, Max Ernst racle la peinture pour faire apparaître des motifs spontanés qu’il transforme en des paysages mystiques et oniriques.
Utilisation de la technique du décalcomanie par Max Ernst
Werner Spies décrit la décalcomanie comme une méthode « qui consiste à étaler de la peinture sur une feuille, à poser une deuxième feuille sur la première, à la presser par endroits, puis à la soulever pour laisser des images suggestives… en général, les images sont fluides. Elles ne représentent aucun monde connu mais semblent plutôt se dévorer les unes les autres et évoluer dans une métamorphose sans fin, évoquant quelque processus végétal ou cosmique… » (Max Ernst : A Retrospective (catalogue d’exposition), The Metropolitan Museum of Art, New York, 2005, pp. 13-14).
Des décalcomanies naissent dès lors des paysages apocalyptiques et organiques.
Utilisation du collage et assemblage par Max Ernst
Max Ernst utilise également le collage et l’assemblage, techniques issues de son passé dada. Il détourne ainsi des images du quotidien qu’il réassemble et juxtapose pour créer de véritables énigmes visuelles, images parfaites visuellement mais échappant à la rationalité humaine.
Sculptures de Max Ernst
La sculpture accompagne Max Ernst dès 1913 et plus intensément à partir des années 1940. Max Ernst voit dans la sculpture un espace de liberté, proche du jeu, loin de la rigueur de la peinture. Il déclarait à ce propos : « Je sens que je suis en vacances. La peinture ressemble à un jeu d’échecs : vous devez vous y consacrer complètement. Vous vivez dans un état de concentration qui est presque intolérable. Mais avec la sculpture, je puis me détendre. Elle m’amuse de la même façon que je m’amusais lorsque je faisais des châteaux de sable, sur la plage, quand j’étais petit garçon. » (in Werner Spies, Max Ernst : Skulpturen, Häuser, Landschaften, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf, 5 septembre-29 novembre 1998, pp. 296-298).
Il détourne objets du quotidien, matériaux de récupération et éléments naturels pour créer des figures hybrides et oniriques.
Longtemps connu pour sa peinture, les sculptures de Max Ernst sont désormais considérées comme un pan essentiel de son art, le replaçant aux côtés de sculpteurs majeurs du XXe siècle telles qu’Alberto Giacometti, Constantin Brancusi ou Alexandre Archipenko, dont il partage le goût pour la verticalité et la simplicité des formes.
Bijoux par Max Ernst
Max Ernst a aussi exploré l’art du bijou d’orfèvre, en collaboration avec son ami, le maître orfèvre François Hugo. À partir de la fin des années 1950, il crée des médaillons, pendentifs et grands masques en or 23 carats, souvent numérotés, ornés de formes organiques ou de visages stylisés et hybrides. Le grand travail de repoussé, de moulage et de fonte confère aux bijoux une texture riche, presque sculpturale. Ces petites pièces précieuses reflètent de nouveau la fascination d’Ernst pour la métamorphose et l’étrange.
Comment estimer une œuvre de Max Ernst ?
Max Ernst figure parmi les artistes surréalistes les plus prisés sur le marché de l’art, dont les œuvres enflamment les salles de vente aux enchères.
Estimation d’un grattage, frottage et autres oeuvres surréalistes de Max Ernst
Les grattages et frottages sur toile, panneau ou papier de Max Ernst sont les plus recherchées des collectionneurs. Les plus petits sujets, comme les fleurs coquillages, s’estiment entre 30 000 et 80 000 euros. Mais la moyenne des œuvres de Max Ernst oscille entre 100 000 et 800 000 euros. Les pièces les plus exceptionnelles peuvent se vendre entre 1 et 3 millions d’euros.
Les gouaches ou aquarelles sur papier les plus abouties ou représentant des sujets phares de l’artiste, comme les forêts ou les oiseaux et plus généralement les œuvres surréalistes, s’estiment de manière similaire.
Les œuvres au crayon ou collages sur papier se vendent en général entre 10 000 et 60 000 euros, et entre 2 000 à 5 000 euros pour les œuvres les plus modestes, de très petit format.
Estimation d’une sculpture de Max Ernst
Autre pan de l’art de Max Ernst particulièrement apprécié des collectionneurs, les premières estimations commencent entre 5 000 et 15 000 euros mais se situent en moyenne entre 30 000 et 100 000 euros.
Les œuvres les plus exceptionnelles, quant à elles, s’adjugent à plusieurs centaines voire millions d’euros.
Estimation d’une pièce d’Orfèvrerie par Max Ernst
Les petits bijoux de Max Ernst réalisés en collaboration avec François et Pierre Hugo s’estiment entre 10 000 et 30 000 euros.
Estimation d’un multiple de Max Ernst
Les estampes sur papier sont généralement estimées entre 100 et 2 000 euros.
De petits objets, tels de petites assiettes ou sculptures en verre, peuvent également être proposés à la vente, estimés entre 500 et 3 000 euros.
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Comment reconnaître une œuvre de Max Ernst ?
Les peintures et les œuvres sur papier de Max Ernst sont généralement signées de son nom et/ou prénom et parfois datées, situées ou titrées. Les estampes sont également numérotées.
Les sculptures en bronze portent également sa signature ainsi que le cachet du fondeur, notamment de la fonderie Susse, et numérotées si elles ont été éditées en plusieurs exemplaires.
Les bijoux réalisés avec la maison Hugo, sont signés et accompagnés d’un numéro de référence d’atelier ainsi que le poinçon de titre et des maîtres orfèvres François ou Pierre Hugo.
Le saviez-vous ?
La fascination de Max Ernst pour les oiseaux trouve ses racines dans son enfance. Selon les propres souvenirs de l’artiste, la mort de son oiseau favori coïncida presque exactement avec la naissance de sa sœur. Cette étrange simultanéité lui fit croire que l’âme de l’oiseau s’était transférée dans sa sœur, créant une connexion symbolique entre ces deux figures. Cette fusion entre humain et animal, vie et mort, se retrouve plus tard dans son œuvre à travers ses créatures hybrides et surtout son alter ego pictural, Loplop.
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