Tout savoir sur l'Estimation d'une oeuvre d'Arman (Guide Complet 2025)

Vous êtes en possession d’une oeuvre unique, sculpture, multiple ou dessin d’Arman, et vous souhaitez tout savoir sur l’estimation d’une œuvre d’Arman ?

Ce guide pratique, rédigé par les commissaires-priseurs d’ArtFlow Enchères, vous présente les premiers éléments à prendre en considération pour évaluer vous-même une œuvre de cet artiste majeur du Nouveau Réalisme.

Arman est célèbre pour ses accumulations d’objets et ses sculptures fragmentées. Sa carrière prolifique et sérielle l’impose très tôt comme une figure centrale de l’École de Nice et du Nouveau Réalisme. Arman poursuit sa carrière prolifique aux États-Unis où il gagne une reconnaissance internationale. 

Si vous possédez une œuvre signée Arman, plusieurs critères influencent directement sa valeur : médium, format, période de création, provenance et état de conservation.
Chez ArtFlow Enchères, nos commissaires-priseurs réalisent des expertises gratuites, confidentielles et sans engagement afin de vous accompagner dans l’estimation de vos œuvres.

Arman Accumulation tubes de peinture

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Qui est Arman ? 

Armand Fernandez, dit Arman, naît en 1928 à Nice. Passionné par la peinture et la musique, sous l’influence directe de son père, il rentre à l’École des Arts décoratifs de Nice, puis à l’École du Louvre à Paris.

En 1950, il rencontre fortuitement Yves Klein et Claude Pascal dans un cour de judo. Les trois artistes décident de former le groupe Triangle. Les trois amis, grands admirateurs de Vincent Van Gogh, décident de signer leurs travaux uniquement de leur prénom, de manière similaire au maître.

Les premières toiles d’Arman du début des années 1950 sont inspirées par l’art de Serge Poliakoff et Nicolas de Staël. A partir de 1954, Arman délaisse peu à peu la peinture pour expérimenter d’autres médiums, à la manière des autres membres de l’École de Nice. Suivant la vision de Kurt Schwitters et de l’écriture dadaïste, il s’intéresse à la pratique du tampon et débute sa série des Cachets. Les premiers Cachets sont de petits formats, réalisés à partir des tampons encreurs disponibles dans l’atelier de son père.

Sur les conseils de Pierre Restany, Arman augmente la taille de ses œuvres, travaillant parfois à même le sol, en tournant autour de la toile. Cette pratique de superpositions d’empreintes à grande échelle se rapproche de l’art de Jackson Pollock. L’objet lui-même finit par être plongé directement dans la peinture puis roulé sur la toile pour y inscrire son empreinte immédiate. Ces premiers essais marquent un tournant essentiel où Arman affirme son intérêt pour l’objet, ses traces et son accumulation. 

En 1960, accompagné d’Yves Klein, Jean Tinguely, François Dufrêne, Raymond Hains et Jacques Villeglé, Arman participe à l’exposition fondatrice du Nouveau Réalisme en mai 1960, qualifié ainsi par le critique Pierre Restany. Ils sont rapidement rejoints par César, Daniel Spoerri, Martial Raysse, Niki de Saint-Phalle et d’autres artistes. Le Nouveau Réalisme naît d’une « singularité collective », où des artistes partagent l’idée d’un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire ». Théorisé par Pierre Restany, le terme désigne une approche « nouvelle » du réel : non plus représenté comme le réalisme du XIXe siècle, mais présenté directement à travers l’objet choisi par l’artiste. Ces recherches résonnent particulièrement avec la nouvelle société consumériste post-guerre.


Poursuivant ses recherches autour de l’objet, Arman crée ses premières Accumulations en réunissant dans des vitrines transparentes ou des caissons de plexiglas des séries d’objets identiques (violons, montres, masques à gaz, téléphones). La répétition confère à l’ensemble une dimension sculpturale et critique sur la société de consommation, critique poussée à son paroxysme avec sa série des Poubelles. En 1960, à la Galerie Iris Clert, Arman présente ainsi son exposition du Plein, en réponse à l’exposition du Vide d’Yves Klein réalisée dans ces mêmes lieux, deux ans auparavant.
L’artiste met également au point les Colères : objets brisés, découpés, tranchés, puis recomposés en œuvres.

Elles sont suivies des Combustions, où les objets sont brûlés avant d’être assemblés. Ces gestes violents donnent naissance à des sculptures où la destruction devient création.


À partir des années 1960, Arman vit entre New York et Nice. Son œuvre prend une ampleur internationale et ses œuvres sont présentées au MoMa lors de la première exposition consacrée à l’assemblage, The Art of Assemblage en 1961. Historique, cette exposition retrace l’histoire de cette technique, de Braque et Picasso, de Duchamp aux Dada et au surréalisme, en passant par les américains Jasper Johns ou Robert Rauschenberg.


Dans les années 1970 et 1980, Arman poursuit ses recherches sur la multiplication et la fragmentation des objets. Il s’intéresse particulièrement aux instruments de musique, aux outils, aux objets industriels et aux véhicules. Ses Coupes mettent en lumière la beauté plastique de la dislocation et du morcellement, révélant leur potentiel habituellement caché. Arman explique à ce sujet : « Je crois que dans le désir d’accumuler il y a un besoin de sécurité, et dans la destruction, la coupe, se trouve la volonté d’arrêter le temps ».


Ses œuvres monumentales marquent aussi cette période : voitures coulées dans le béton, accumulations de valises, immenses violons explosés. Arman est sollicité pour des commandes publiques à travers le monde, de Paris à New York, en passant par Tokyo et Genève. En parallèle, il explore d’autres médiums : bronzes, œuvres sur papier, peintures et estampes, souvent inspirés des thèmes de la fragmentation et de la répétition.

Installé définitivement aux États-Unis à partir des années 1970, Arman obtient la nationalité américaine. Ses œuvres entrent dans les collections des plus grands musées : le MoMA et le Metropolitan Museum of Art à New York, le Centre Pompidou à Paris, le Stedelijk Museum d’Amsterdam. En 1994, une grande rétrospective lui est consacrée au Jeu de Paume à Paris. Il s’éteint en 2005 à New York.  

Arman accumulation violons

Quelles sont les thématiques et techniques utilisées par Arman ?

Chez Arman, la création s’articule autour de la figure de l’objet. Arman le malmène. Il l’accumule, le fragmente, le détruit, le brûle puis le réassemble. Son langage plastique oscille entre critique sociale, facétie et fascination pour la matérialité brute.

Parmi ses objets de prédilection se trouvent les instruments de musique : violons,  saxophones, trombones, guitares, pianos… Les ustensiles domestiques, telles les assiettes, les couverts, les tasses ou encore les montres occupent aussi une place importante dans ses créations, mais également les déchets et rebuts de la société de consommation.

Arman s’est également intéressé aux objets industriels, moteurs, outils ou pièces mécaniques, qu’il présentait en séries ou en amas.

Même les pinceaux et tubes de peinture, symboles de l’acte créateur, deviennent sous sa main œuvre-objet.   

Arman lithographie

 Comment estimer une œuvre d’Arman ?

Si la cote aux enchères d’Arman apparaît aujourd’hui relativement stable, elle a cependant connu une baisse depuis les années 2010. Deux facteurs principaux expliquent ce recul : d’une part, la présence d’un trop grand nombre de multiples qui ont inondé le marché et affaibli sa cote ; d’autre part, une longue bataille juridique entre ses héritiers, qui a contribué à brouiller la lisibilité et la confiance des collectionneurs. 

Estimation d’un assemblage ou d’une sculpture d’Arman

Les assemblages d’Arman sont les plus recherchées sur le marché (Accumulations, Combustions, Colères, Poubelles, Coupes). L’estimation d’un assemblage d’Arman varie selon la taille, le nombre d’exemplaires et l’année de création. 

Les plus petits formats et les plus grandes éditions des assemblages d’Arman, popularisés par l’artiste lui-même, sont les plus courants sur le marché et se vendent entre 600 et 1 500 euros.
Les assemblages de formats moyens, aux compositions plus complexes, s’estiment entre 3 000 et 15 000 euros.

Enfin les pièces uniques ou tirage très limités, peuvent s’estimer entre 20 000 et 80 000 euros. Les pièces les plus exceptionnelles peuvent s’adjuger à plus de 100 000 euros. 

Estimation d’une peinture d’Arman

Plus rares, les peintures d’Arman datent des premières années de sa carrière et du début des années 2000, moment où l’artiste se consacre de nouveau à ce médium. Comment estimer une peinture d’Arman ? Les plus petits formats s’adjugent entre 3 000 et 10 000 euros tandis que les plus grandes œuvres, parfois en technique mixte, s’estiment entre 15 000 et 30 000 euros.


Estimation d’un dessin d’Arman

Les dessins et collages d’Arman s’évaluent en moyenne entre 1 000 et 5 000 euros, notamment les Cachets. Les esquisses les plus simples trouvent preneurs à quelques centaines d’euros. 

De nombreuses estampes, notamment des photographies, et des affiches sont présentes sur le marché. Elles se négocient entre quelques dizaines et quelques centaines d’euros.  

Estimation d’un meuble ou élément design d’Arman

Arman a également produit du mobilier, des pièces de design et des objets décoratifs. Ceux-ci se vendent généralement entre 1 000 et 10 000 euros.
Les petites pièces (assiettes, broches, presse-papiers) s’adjugent quelques dizaines à quelques centaines d’euros. 

 

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Arman signature

Comment reconnaître la signature d’Arman ?

Les œuvres d’Arman portent généralement la signature « Arman », parfois suivie de la date et du numéro d’exemplaire en cas de multiples.
Les éditions en bronze comportent également le cachet du fondeur.

Le saviez-vous ?

Le pseudonyme d’Arman vient d’une coquille d’imprimerie : en 1958, un carton d’invitation à  l’occasion d’une exposition chez Iris Clert, fut imprimé sans la lettre « d », transformant “Armand” en “Arman”. L’artiste y vit un heureux hasard et conserva ce nom d’artiste tout au long de sa carrière.

 

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